Voyage en bateau vers l'Angleterre

Johane a écrit:Un marché annulé alors qu'elle partait pour une livraison en Alençon, une fois passée la colère du déplacement inutile jusque Lisieux, Johane était vite revenue de Lisieux afin de pouvoir embarquer à bord du "Ville de Fécamp" qui s'apprêtait à partir pour un long moment. Le baron barbu lui avait parlé de ce voyage qu'il s'apprêtait à faire et elle avait rêvé de se joindre aux passagers. Quelques missives mouettées (entendez, portées par des mouettes) avaient permis de retenir le bateau à quai, en attendant son retour.

Le rêve allait devenir réalité.

Dès son retour, Johane s'était précipitée chez elle et avait préparé sa besace, quelques vêtements et de quoi manger pour une trentaine de jours. Le pain serait surement un peu dur d'ici là, d'autant qu'elle l'avait acheté à Lisieux, craignant de ne pas avoir le temps d'en chercher à Honfleur. Le boulanger à qui elle l'avait acheté là bas, l'avait d'ailleurs sermonée et menacée de la faire mettre en procès, car elle avait acheté plus de dix miches en un seul jour. Elle lui avait expliqué le cas particulier dans lequel elle se trouvait et ce boulanger dénommé Modius avait fini par comprendre. Une chance qu'il lui ait fait confiance. Elle ne savait pas si c'était dû à son minois ou s'il s'était renseigné sur elle. L'important n'était pas là de toute façon.

Elle aurait tout de même préfèré cuire quelques miches elle même, mais on ne fait pas toujours ce qu'on veut, ainsi va la vie. L'occasion était trop belle, partir chez les Anglois et enfin découvrir ce pays, dont elle connaissait quelques mots. Au moins là bas, avait elle une chance de ne pas se faire jeter en geole, comme en Espagne.

La besace pleine, Johane vint sur les quais avec sa carriole et sa vieille mûle. Elle n'aimait pas tirer la charrette à bras qui était bien trop lourde et elle avait oublié de demander au capitaine du bateau si elle pouvait emmener "Arangil". Elle avait prévu de demander à Farandole de la garder au phare au cas où ce serait impossible de la faire embarquer. Il restait à espérer que Fafa vienne sur les quais avant le départ.

Le vent soufflait, la nuit tombait et Johane faisait les cent pas sur les quais, attendant le capitaine du bateau. Elle eut le temps de penser à l'autre voyageur dont lui avait parlé Asti et chassa rapidement son inquiétude. Apparemment, le vieux grincheux ne quittait que rarement sa cabine et elle n'aurait qu'à rester bien au fond de sa couchette ces jours là, afin de l'éviter. Les rares fois où elle avait croisé le duc de Tancarville, ça ne s'était pas vraiment bien passé et il ne faudrait pas que l'un des deux finissent par dessus bord, d'autant que ça risquait bien d'être elle.

Le froid perçant sa longue cape, Johane s'impatientait et finit par attacher sa mûle à un poteau. La "Fée qui trinque" n'était pas bien loin. Elle avait peut être encore le temps d'y retrouver Fafa pour s'assurer qu'elle viendrait lui dire au revoir avant le départ.

Farandole a écrit:Voilà, l'heure cruelle du départ avait sonné et c'est le coeur lourd que la rouquine accompagna Asti et Johane sur le quai. Il faisait froid, autant dehors que dans la tête de Fafa, la neige ne tombait plus et commençait même à fondre.

Il régnait une ambiance tristounette sur le quai, et la mule de Johane y participait. La pauvre bête, toute seule sur le quai, se demandait bien ce qu'elle faisait là, mais Fafa avait promis à Johane de s'en occuper pendant sa longue absence, ainsi, elle la ramènerait au phare.

La rouquine tenait le bras du barbu, en posant sa tête contre son épaule. Il allait partir, incessamment sous peu et elle tentait de capturer ce moment, voire de l'empêcher de partir. Arff, c'était peine perdue, elle le savait bien, et puis, de toute façon, n'avait aucun droit sur lui, mais... mais...

La gorge nouée, Fafa ne pouvait pas sortir un seul mot, et ses yeux, embués, la piquaient. Comme elle aurait aimé partir elle aussi, déjà pour avoir le plaisir de connaître ça, un voyage en mer, mais aussi pour la proximité avec le capitaine. Mais non, elle restait là à Honfleur et bientôt reverrait Jules qui saura certainement la consoler.

Un regard vers Johane, un autre vers Asti... Elle essuya ses larmes et finit tout de même par dire.

Bon... le temps est venu de nous dire au revoir... Faites un bon voyage les amis, et revenez entier. Mais bon, surtout n'oubliez pas Aegidius ! Je veux bien m'occuper de la mule mais pas du vieux.

Un petit sourire quand même, une petite vacherie, histoire de détendre l'atmosphère.

Asti_dict_le_barbu a écrit:[rp]Adieux en taverne, Dun, Fafa. Petite émotion de partir pour un si long voyage. Missive envoyée à Dame Johane pour qu'elle vienne sur le navire prendre ses quartiers.

Quelques mots échangés encore, la mairesse qui s'esquive. Répondre aux interrogations de Dame Johane en lui expliquant le lavage du pont et le hissage des voiles. Pas impossible que la tâche soit trop ardue pour la dame, la voilure était lourde. D'ailleurs il l'avait vu pâlir à l'énoncé de ce qu'il attendait d'elle.
Tout cela n'était que détails qui prendraient leur place au fur et à mesure de la traversée.

Restait à voir apparaitre Tancarville.

Farandole, la jolie rouquine agitait déjà un linge blanc du quai auquel répondu le barbu d'un signe de la main.

On ne partira pas sans lui, t'inquiètes pas va ![/rp]

Johane a écrit:il s'agit du lavage du pont et du hissage des voiles... avait expliqué le capitaine

Johane n'avait pas vraiment prévu cela et se demanda un instant si le capitaine se riait d'elle. Elle n'osa pas refuser le poste dans l'équipage, ne voulant pas renoncer à ce voyage. Laver le pont, oui peut être, s'il ne faisait pas froid, s'il n'y avait pas trop de vent, s'il n'était pas trop sale et pas trop grand ! Mais comment oser lui dire ça... Hisser les voiles ! ouhlala, mais il n'a pas vu comme elles sont hautes, gnepapotib !!!

Elle avait trop envie de partir et maugréa à peine lorsqu'il lui annonça la charge qui lui incombait. Elle n'avait pas le temps de faire monter Arangil et confia la bride à Farandole qui regrettait de ne pouvoir les accompagner.

J'aurais aimé que tu viennes ma Fafa, on se serait bien amusé, mais ça m'arrange bien que tu gardes mon vieux mulet. Prends bien soin de lui, il vient d'Espagne et a déjà parcouru beaucoup de chemins. Il pourra sans doute t'aider à transporter les poissons. Donne lui du blé, il adore ça, mais ne te fais pas voir par Leda, il risquerait de râler.

Le capitaine regardait Fafa. Fafa regardait le capitaine. Le temps allait il s'arrêter... un linge blanc agité par Fafa, un signe de la main du barbu. Le bateau allait partir... un dernier p'tit mot de Fafa

Bon... le temps est venu de nous dire au revoir... Faites un bon voyage les amis, et revenez entier. Mais bon, surtout n'oubliez pas Aegidius ! Je veux bien m'occuper de la mule mais pas du vieux.

Johane éclata de rire, mais ce fut bref. La réponse d'Asti tomba sèchement à ses oreilles.

On ne partira pas sans lui, t'inquiètes pas va !

elle grommela
ha, ça ne m'aurait pas trop dérangée pourtant... enfin... sauf s'il hisse les voiles et lave le pont

Johane agita la main en signe d'au revoir à Fafa, comme si le mouvement de sa main pouvait faire mouvoir le bateau.

Asti_dict_le_barbu a écrit:[rp]Encore un moment à agiter la main et il allait bientot avoir une crampe. Toujours pas trace de Tancarville. Ce n'était pourtant pas son genre de rencontrer une gueuse au dernier moment... quoique quand on part pour un mois.. il a ptete voulu prendre un les devants.

Bon, il n'vient pas, je vais voir mes sextants s'ils sont pas déréglés.

Il avait parlé comme pour lui seul, puis il se tourna vers dame Johane...

Vous avez pris possession de votre cabine ?

Et ne vous inquiétez pas, c'est dur de hisser les voiles, on le fera pour vous.[/rp]

Farandole a écrit:Une dernière accolade, un dernier baiser et les passagers embarquèrent, excités par ce long voyage qui les attendait. Non... Elle ne devait pas pleurer, non ! Elle devait se réjouir pour eux... Arff... trop dur.

Le bateau s'éloignait dans la nuit, arrachant des larmes à la rouquine. Elle n'arrivait pas à quitter le navire des yeux, espérant une panne, enfin, un truc qui empêcherait le voyage. Pourtant, la rouquine se sentait bien avec Jules mais ce qu'elle ressentait pour Asti était si fort.. si pur... Elle se remémorait l'après midi passé en la compagnie du barbu et ne s'était surtout pas attendu à ça, car la dernière fois qu'ils s'étaient vus, ça c'était plutôt mal passé. Bref, excellent déjeuner, excellent après midi et... départ navrant.

Voilà, elle ne voyait plus la voile, la nuit recouvrant le tout, ainsi que l'éloignement.

Hi haaaaaaaaaaan !

La jeune femme sursauta... Arff elle l'avait oublié celui là

Oui oui mon coco, on y va... on y va... on y va...

Ben oui, quand faut y aller faut y aller... Puis de toute façon, ça y'est, il ne reviendra plus.

Allez viens là toi ! dit-elle au mulet dont elle ne se souvenait plus du non... un truc en il... Ouvatil ?

Bon ça ira comme ça... Ouvatil on rentre ! j'ai du blé à la maison puis je vais te bichonner tiens !
Fafa partit avec le mulet, direction le phare pour l'y déposer et retourna en ville pour boire une verre.

Marzvelan a écrit:Marzvelan arriva en courant sur le quai, comme souvent il était en retard et il coura le plus vite qu'il put mais trop tard... Le bateau était déjà parti.... Trop tard. Il croisa rapidement Fafa qui était suivi d'un mulet et prit à peine le temps de lui faire un signe de la main et arriva juste devant la mer. Il cria esperant se faire entendre dans le bateau en faisant des grands signes des deux mains.

Au revoir!!!!! Que les vents vous soient favorables!!!!

Puis il se parla à lui même plus bas

Revenez vite.... Vous allez nous manquer...

Johane a écrit:elle ne quittait pas les quais des yeux et regarda Farandole s'éloigner avec Arangil. Elle agita encore sa main même si Fafa ne pouvait plus la voir, elle avait un noeud dans la gorge et aucun son ne pouvait en sortir.

A ce moment là, elle entendit des cris mais ne comprit pas vraiment ce qui était dit. Elle scruta dans la pénombre et aperçut une silhouette connue, une silhouette qu'elle était bien plus habituée à voir dans les tavernes que sur les quais, c'était Mur ! Elle agita vivement ses deux bras en sautant et en criant :



Au revoir Mur ! A bientot !