[RP] Epilogue

Johane a écrit:NOOOOOOOOOOOOOOOOON !!!
c'est le cri qu'elle étouffa avec grandes difficultés, lorsqu'il lui fit part de sa décision de partir à la guerre.

Déjà prêt pour le départ, il lui avait expliqué son engagement auprès du capitaine et les raisons qui motivaient sa décision. Elle s'était jetée dans ses bras, sans un mot, refoulant ses larmes et le serrant très fort contre elle. Elle ne voulait pas lui montrer sa faiblesse, ses craintes de le savoir à la guerre, la peur de ne plus jamais le revoir.

Ils passèrent les dernières heures avant le départ presqu'en silence. Elle insista tout de même pour replier les vêtements qu'il emportait. Elle les touchait peut être pour la dernière fois, qui sait...

Elle lui tendit les vêtements soigneusement empilés et lui murmura

Je t'aime mon Kremo, promets moi de bien prendre soin de toi. Je t'attendrai ici à Honfleur.

Kremoseu a écrit:Mille fois il avait tourné et retourné dans sa petite tête de nobliau les options qui s'offraient a lui. Il s'enlisait, de jour en jour la grisaille qui s'offrait a son regard empirait, un avenir opaque, un honneur en berne, rien ne se passait comme il l'avait prévu …

Seule sa belle le maintenait en vie, l'amour qu'il lui portait dépassait de loin tout les titres, les postes, les glorieuses batailles qu'un soldat ivre de conquête pouvait espérer, son cœur ne battait que pour elle. Mais qu'est ce qu'un cœur débordant d'amour quand l'âme, elle, se perd dans la nuit, quand chaque matin, un homme, par la fenêtre d'un foyer au combien chaleureux ne voit que brouillard. Il doutait, encore et encore, se demandant même ce qu'il allait pouvoir apporter a cette femme, qui lui avait donné tant depuis leur rencontre. La confiance et l'espoir qu'elle avait mis en lui ne seraient ils jamais récompensé … un homme digne de ce nom pouvait il accepter cela … il ne savait pas, il ne savait plus …

La solution vint d'une contrée lointaine, région ou le sang avait commencé a coulé. Pas de doute lors d'une bataille, pas de simagrée, fer contre fer, avancer sans hésiter et trancher dans le vif. Ces souvenirs de la campagne de Bretagne affluaient maintenant au grand galop. La vérité était la, il en était certain, s'il devait se retrouver enfin, c'est par la qu'il devait passer. Sa décision était prise mais le plus éprouvant allait venir, comment expliquer a sa belle cette odieuse décision, le comble de l'égoïsme, comment lui dire que ce chemin, c'est pour elle qu'il le prenait … il y perdrait peut être la vie, mais en restant planté la, il la perdrait tout autant … comment …

La réaction fut a la hauteur de l'évènement … Dieu qu'elle était belle, et la voir ainsi lui déchirait le cœur … mais de choix il n'avait plus … les dernières heures furent interminables, il aurait voulu crier, crier qu'il restait, qu'il ne la quitterait jamais, comme il lui avait promis il y a bien longtemps … mais aucun mot ne fut prononcé … simplement elle lui plia ses vêtements, simplement elle lui tendit, comme s'il partait en voyage d'affaire, d'une journée ou deux …

Je t'aime aussi ma belle … je t'aime aussi … je vous aime …

Il passa délicatement la main sur son ventre rond …

Prend soin de toi, je serais vite de retour …

Il l'embrassa et prit ses jambes a son cou … je t'aime ma belle ...

Bonsoir

Puisque mes PE ne vous conviennent pas, je vous propose une vingtaine de miches de pain à 2 écus pour nourrir vos soldats ou les invités du conseil. Faites moi savoir comment vous les faire parvenir ? Si vous les imaginez empoisonnées, je ne sais que faire... Et si nécessité, je vous fournis la fournée entière, c'est à dire 36 miches à 2 écus.

Je ne suis pas normande d'origine, mais j'ai adopté la Normandie, car mon amour aime la Normandie et est parti se battre pour elle.

Je ne fais certainement pas ça pour le régent à qui j'impute au moins les neuf dixième du drame nouveau qui frappe la Normandie, mais pour la Normandie !

Johane, originaire du Limousin et fière de l'être, Normande uniquement par amour

Bonjour Dame le Prévot

J'ai l'intention de me rendre à Bayeux pour travailler à la mine de fer. Pouvez vous me confirmer que cette mine est ouverte ? Et pouvez vous m'assurer que je ne croiserai pas une armée normande malveillante à mon égard sur mon chemin, sachant que je partirai de Honfleur.

J'attends de vos nouvelles pour atteler ma carriole.

Respectueusement
Johane

Johane a écrit:Prend soin de toi, je serais vite de retour …

il était parti sur ces derniers mots, elle avait contenu ses larmes juqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un point à l'horizon puis s'était effondrée sur leur lit encore défait, laissant déferler l'émotion trop longtemps refoulée.

Jour après jour, elle avait réapprit à vivre sans lui, loin de lui. Elle perdait goût à la vie, chaque jour un peu plus. Les semaines s'égrenèrent lentement, très lentement, mais aucune nouvelle de l'être aimé ne parvenait jusque Honfleur. Etait il encore en vie, était il retourné chez les barbares de bretons ? Combien de temps cela prendrait il avant qu'il ne revienne...

L'enfant ne devait plus tarder à arriver, aussi se rendit elle chez la rebouteuse qui les avait longuement soignés lors de leur arrivée en Normandie. La femme avait visiblement l'habitude d'aider à faire naître les enfants des villages alentour et c'est un petit garçon de près de six livres qui vit le jour dans la campagne normande. Lorsque la femme déposa le bébé dans les bras de Johane, les larmes coulèrent sur ses joues, larmes de tristesse, larmes de détresse. Ce qu'elle avait redouté depuis qu'elle portait cet enfant en son sein, se réalisait... elle venait de mettre au monde un bâtard, un enfant sans père, un enfant sans nom. Un immense sentiment de honte et d'impuissance l'envahit. Il n'avait pas pu l'épouser du fait de son rang et même si un jour il revenait, l'enfant ne serait jamais qu'un batard. La rebouteuse la sortit de ses pensées soudainement

Et alors, comment que vous allez l'appeler ce p'tiot ?

Johane leva la tête vers elle

Alban, il s'appellera Alban dit elle dans un pauvre sourire

elle avait souvent entendu des jeunes garçons appelés ainsi lors de leur séjour en Béarn et aimait beaucoup ce nom chantant qui lui rappelait cette région si chaleureuse.

La femme la regarda, visiblement surprise puis enchaina en passant son index sous le menton du poupon.

Et ben mon p'tit bonhomme, c'est pas avec un nom comme ça que tu vas être un vrai Normand !

Un vrai Normand, quelle importance... l'essentiel était de trouver un père pour son enfant. Il lui était arrivé de souhaiter que l'enfant ne naisse pas vivant, elle avait même songé plusieurs fois à "le faire passer", mais maintenant, il était là et son petit minois cherchant son sein, ses touts petits doigts cramponnés à son index, lui rendirent le sourire. Elle déposa tout doucement un baiser sur le front de son bébé et lui murmura des mots chargés de tendresse.


Deux semaines plus tard, elle aménagea sa carriole pour prendre la route avec son enfant. Elle était bien décidée à trouver un père pour Alban, elle allait se mettre à la recherche d'un homme qui accepterait son enfant comme étant le sien, un homme qu'elle épouserait. Ce n'était pas à Honfleur qu'elle pourrait trouver un tel homme, tout le monde la connaissant comme étant la compagne de son cher Kremoseu. C'est ainsi qu'elle prit la direction de Bayeux.